L’enfant pan (Arnaud Druelle)

L’enfant pan (Arnaud Druelle)

Résumé de l’éditeur

Londres, 1881. Après son passage devant le juge, le jeune Peter Hawkson est placé à L’Oiseau Blanc, école privée pour garçons. Malgré toute la bonne volonté du directeur, Peter ne se sent pas à sa place. Injustement accusé d’avoir incendié l’infirmerie, il décide de fuir. Deux étranges petites fées surgissent et le convainquent de rejoindre un mystérieux Egon au Pays-de-Nulle-Part. Sur cette île, tout est possible : avec son nouvel ami, Peter apprend à voler grâce à de la poussière d’étoile, nage avec des néréides dans des lagunes turquoise et sillonne la montagne à dos de centaure. Pourtant, l’équilibre de ce monde merveilleux ne tient qu’à un fil… que le terrible capitaine du Jolly Roger n’hésitera pas à trancher de son sabre. Le pirate n’a qu’une obsession : faire couler le sang du Pan.

Mon avis

« L’enfant pan » est une réécriture de l’histoire de Peter Pan, plus précisément une invention de son passé avant l’histoire que nous connaissons de James Barrie. Nous plongeons dans la ville de Londres en 1181 où Peter Hawkson, après être passé devant le juge, est placé à l’Oiseau Blanc, un orphelinat privé pour garçons dont l’objectif est de sauver les enfants de la pauvreté et de la délinquance.

Peter, à son entrée à l’orphelinat, se lie d’amitié avec le jeune James Jarvis, le frère d’un dangereux criminel, qui a étranglé un autre enfant et s’est échappé du tribunal lors de son procès. Peter et James sont harcelés par la bande de Bullit et Lardon, deux petites frappes. Alors qu’il n’arrive pas à se faire une place dans son nouvel institut, Peter va se faire piéger par les petites frappes, qui l’accusent injustement d’avoir incendié l’infirmerie de l’école. Il se décide alors à s’enfuir avec l’aide de deux fées, Malice et Étincelle, en direction du Pays-de-Nulle-Part. Là-bas tout est possible, il oublie son quotidien difficile et son passé traumatique ; c’est avec Egon, un nouvel ami un brin mystérieux, qu’il va vivre de nouvelles aventures : voler grâce à la poussière de fée, nager avec les néréides, sillonner la montagne à dos de centaure et j’en passe. Mais un ennemi rôde : la capitaine du Jolly Roger (eh oui, c’est une femme !), qui n’a qu’une envie, faire couler le sang du Pan.

Dans ce récit, le rythme est assez soutenu, il y a peu de moments où il ne se passe rien, les chapitres ne sont pas très longs, ce qui fait que l’on ne s’ennuie pas. Quant aux protagonistes, ce ne sont pas uniquement des orphelins à qui il arrive quelque chose de merveilleux. Auparavant ils ont vécu et souffert, en particulier de la pauvreté et parfois de maltraitance ou de manque d’amour. L’époque est bien dépeinte dans ses différents éléments, même sombres, et l’auteur donne des explications simples mais nécessaires pour mieux la comprendre. Peter a en effet grandi avec sa mère, qui a eu la chance de trouver un emploi chez des bourgeois aisés mais à la mort de ceux-ci, sa mère a confié Peter à un couple de fermiers dont le mari abusait de l’enfant. Peter a alors mis le feu à la ferme avant de s’enfuir.

J’ai bien aimé découvrir la vie de Peter avant qu’il ne devienne Pan. Il n’a pas eu une vie facile, il a vécu des événements traumatisants, lui prouvant qu’il vit dans un monde où le danger se trouve partout. On comprend alors les raisons qui le poussent à ne pas vouloir grandir et finalement, c’est logique. En tout cas, j’ai bien aimé connaître son passé pour comprendre son fonctionnement actuel.

Arnaud Druelle nous donne à lire un 1er roman aux accents dickensiens dont la première partie est classique : on y retrouve toute l’atmosphère de la société victorienne et les histoires d’orphelinat, les rivalités de bandes d’enfants, les histoires difficiles de leur enfance, etc. Dans la deuxième partie, l’auteur nous emmène dans le Pays-de-Nulle-Part, un univers magique où les événements s’enchaînent rapidement sans aucune description du bateau pirate ou de l’île de Nulle-Part. C’est assez frustrant parce que l’action se déroule rapidement avec pas mal de personnages et de créatures et qu’il n’y a pas de description des différents lieux qui permettent à la fois de créer l’illusion romanesque et de laisser des temps de répit entre les différentes scènes d’action. Il s’agit néanmoins d’un exercice de style intéressant qui permettra aussi de donner l’envie aux enfants de lire Peter Pan.

Le +

  • Inventer une histoire précédant celle de James Barrie est original. Par ailleurs, les 2 récits se complètent bien : les univers créés sont bien cohérents.
  • La couverture douce et poétique donne envie de lire le roman.

Le –

  • Les personnages sont attachants, mais ils manquent de profondeur.
  • Comme je l’ai dit, la partie de l’histoire qui se déroule au Pays-de-Nulle-part se passe au pas de charge. Je pense que l’auteur ne s’est pas embarrassé de décrire l’univers que le lecteur est censé connaître, mais le faire aurait donné de la puissance à l’histoire.

Le coin des profs

Le récit ne présente pas de difficulté de lecture et permet d’aborder l’histoire de James Barrie et l’intertextualité.

Niveau de lecture

Débutant

Genre

Récit fantastique

Mots clés

Amitié, crime, enfance malheureuse, famille, fées, fuite, incendie, magie, maltraitance, orphelin, pirate

Vous aimerez ce récit si vous avez aimé…

Oliver Twist, Charles Dickens

Infos pratiques

  • À partir de 15 ans
  • Échos
  • 231p.
  • 16€
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