
Bien accueillir son prisonnier (David Jauzion-Graverolles)
À la demande d’un membre de sa famille, le narrateur du récit décide de rédiger la biographie de la sœur aînée de sa grand-mère, Marie Montin, une nonagénaire analphabète, afin de donner forme aux histoires qu’elle raconte. Il passe alors de nombreuses heures à écouter son témoignage, d’autant plus important que son mari Jean, un ancien soldat prisonnier pendant la Deuxième guerre, est décédé 20 ans plus tôt.
Habitué à la recherche pointilleuse d’informations grâce à sa thèse de doctorat, l’apprenti biographe nous donne à lire un carnet de bord où l’on retrouve les extraits du soliloque de Marie et de sa biographie, mais aussi ses réflexions sur les difficultés qu’il traverse dans ce travail de reconstitution. Nous apprenons ainsi que la guerre a éclaté quelque peu après le mariage de Marie et Jean et nous découvrons leur quotidien parallèle, l’une dans l’attente des nouvelles et du retour de son époux, l’autre dans la vie de soldat et de captif avec la faim et la lassitude qui l’accompagnent notamment.
Au fur et à mesure de la lecture, l’histoire du couple séparé par la guerre est retracée minutieusement : ces vies qui ont raté le coche car marquées par une longue période d’attente, ces existences ponctuées par des enfants nés hors union et des retrouvailles difficiles mâtinées d’incompréhensions dues au changement inévitable qu’occasionne la guerre sur toute personne qui la vit.
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