Une dose de douleur nécessaire (Victoire De Changy)

Une dose de douleur nécessaire (Victoire De Changy)

Les deux héros se sont rencontrés dans un bar à Bruxelles où ils ont pris l’habitude de se raconter leur journée. Lui a 52 ans et travaille à la radio ; elle a la moitié de son âge. Nous ne connaîtrons pas leur prénom. Pendant quelques mois, ils se retrouvent au même endroit sans se fixer de rendez-vous, pour le plaisir de parler. Un lien se tisse peu à peu, ils vont à un concert, puis se voient chez elle, en journée et à rideaux fermés uniquement, c’est que l’homme est marié et père de famille.

Le récit est présenté comme un huis clos où l’on voit évoluer une histoire banale et singulière à la fois entre les deux amants. « C’est une histoire longue distance, sans la distance. » La lassitude n’a pas la possibilité de s’infiltrer dans leur couple, et pour cause, les tourtereaux refusent d’entrer dans le quotidien, ils ne savent jamais quand il se reverront, leurs moments à deux étant déterminés par les aléas de la vie familiale du quinquagénaire.

Au fil du temps, l’histoire nous donne à voir un attachement progressif entre les deux personnages, attachement qui va de pair, chez l’héroïne, avec la peur de la fin et la découverte du manque viscéral.

Quand il n’est pas là, son propre corps lui échappe. Sans ses grands yeux conquis pour lui donner forme, elle se sent laide, quelconque, mal faite. Avant la nuit elle enlève sa robe très vite, sans un regard pour elle dans le miroir. Si elle est toujours aussi belle que la veille dans ses bras, elle ne veut pas le savoir. Elle ne veut pas se savoir. Autant elle mange autant elle ne dort pas, quand il n’est pas là.

La jeune femme n’est pas dupe, elle est plus attachée à son amant que lui à elle. Elle lui a donné son cœur sans concession, elle découvre un profond sentiment de solitude dans tous les moments où son homme est absent, seule sa présence donne du sens. Son univers tourne désormais autour de lui et rien que pour lui.

Pour lire la suite: https://le-carnet-et-les-instants.net/2017/08/30/changy-une-dose-de-douleur-necessaire/

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