En plein vol (Manon Fargetton et Jean-Christophe Tixier)

En plein vol (Manon Fargetton et Jean-Christophe Tixier)

Résumé de l’éditeur

Déployer ses ailes et prendre son envol. Planer dans la brise, se griser de vitesse. Lorsque Romane et Jules se rencontrent à la fac, leur amitié est fulgurante, nourrie d’idéalisme. Quelle vie veulent-ils mener ? Une existence remplie d’un amour rare, d’une famille-nid et de confiance ? Ou baignée d’art et de marginalité, de liberté et d’urgence, sans aucun attrait pour le futur ?

« Il est des oiseaux qui dorment dans les grands vents, d’autres qui veulent atteindre le soleil. »

Mon avis

Ce roman coécrit par Manon Fargetton et Jean-Christophe Tixier reprend l’histoire de certains lycéens et jeunes adultes déjà abordée dans « Quand vient la vague » et la poursuit par d’autres péripéties, avec une continuité dans les thèmes principaux abordés.

Romane quitte Lacanau pour intégrer la fac de sociologie à la Sorbonne à Paris. Ces derniers mois ont été tumultueux pour elle, mais elle pense que sa relation avec Clément, de deux ans son cadet, résistera à la distance. Un lien fort les unit depuis que Nina (la sœur aînée de Clément et meilleure amie de Romane) a fugué en compagnie de Jules. En effet, en apprenant l’existence d’une demi-sœur, Nina n’a pas pu accepter la révélation de ce lourd secret de famille et a fait le choix de fuir. Dans sa fuite, elle a rejoint Jules, mis à la porte par ses parents lorsqu’ils ont eu vent de son homosexualité (cet épisode est raconté dans le roman précédent « Quand vient la vague »). Ensemble, ils ont affronté la rue, la précarité et le rejet.

Dans ce récit, on retrouve Romane et Jules qui ont quitté le nid familial et entament des études universitaires. Ils ne vivent pas ensemble, mais ils se retrouvent en cours ou lors des fêtes estudiantines, où alcool et substances illicites circulent allègrement. C’est lorsqu’ils doivent effectuer un travail en duo sur un thème sociologique qu’ils commencent à s’éloigner l’un de l’autre car ils peinent à trouver un sujet d’étude commun : d’un côté, Romane voudrait étudier un thème classique, de son côté Jules veut partir en croisade contre le « système de merde » dans lequel on vit. Les choses se compliquent quand Jules décide de prendre sous son aile une jeune femme slave sans papier accro à la drogue. Il se met à sécher les cours et à disparaitre de la nature, pendant que Romane prend peu à peu conscience qu’elle a un sérieux problème de santé : l’endométriose…

Le récit prolonge l’exploration du passage de l’adolescence à l’âge adulte que l’on retrouve dans « Quand vient la vague », avec toutes les désillusions qui l’accompagnent. La particularité de l’histoire, c’est que certains jeunes (Jules, notamment) refusent catégoriquement le « système » et décident de vivre dans des squats d’artistes, souvent poussés à la marginalité par un vécu familial traumatisant. C’est assez intéressant de voir que la marginalité est de plus en plus un choix pour certains jeunes.

La construction narrative peut paraître un peu confuse si on n’a pas lu « Quand vient la vague » ou si on a quelque peu oublié l’intrigue. Bien que destiné à un public adolescent ou jeune adulte, il est porteur de messages à l’attention des parents souvent dépassés par les chemins empruntés par leur progéniture. En effet, rares sont les enfants qui répondent exactement aux attentes illusoires de leurs parents. En deviennent-ils moins aimables pour autant ? Ce qui ressort de cette lecture, en plus de l’intrigue romanesque, est la nécessité de l’accompagnement et du conseil plutôt que la confrontation et la répression qui permet à l’adolescent d’être un adulte en devenir, équilibré et épanoui.

Le +

J’ai trouvé que la réflexion autour du rejet de la société dans laquelle on vit et le choix de la marginalité était intéressante.

Le –

  • Le récit accumule les thèmes sans les exploiter à fond, ce qui donne une impression de récit décousu et de personnages abordés en superficialité (on ne saisit pas bien pourquoi et comment une amitié forte se noue entre Romane et Jules).
  • Quand un trait de caractère ou une difficulté d’un personnage est abordé, on bifurque parfois sans comprendre vers un autre thème, sans que la continuité soit assurée entre tous les thèmes évoqués. C’est un peu frustrant.

Le coin des profs

Le récit ne présente pas de difficulté particulière de lecture, mais peut être une porte d’entrée intéressante pour aborder l’homosexualité, la précarité, la consommation des drogues et la prostitution chez les jeunes.

Niveau de lecture

Intermédiaire si on n’a pas lu « Quand vient la vague »

Genre

Récit réaliste

Mots clés

Amitié, amour, drogues, endométriose, famille, homosexualité, précarité, prostitution, violence

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Quand vient la vague, Manon Fargetton et Jean-Christophe Tixier

Junk, Melvin Burgess

Infos pratiques

  • À partir de 15 ans
  • Rageot
  • 383p.
  • 15,90€
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