La maison des oiseaux (Allan Stratton)

La maison des oiseaux (Allan Stratton)

Résumé de l’éditeur

Harcelée par sa cousine, rejetée par ses camarades et incomprise de ses parents, Zoe Bird entretient une relation très forte avec sa grand-mère, qui semble pourtant perdre peu à peu la tête. Lorsque ses parents placent la grand-mère dans une maison de retraite, Zoe décide que le moment est venu de se libérer. Elle fait sortir clandestinement sa grand-mère de la maison de retraite, et, ensemble, elles partent dans un voyage à travers le pays à la recherche de l’oncle de Zoe dont personne n’a de nouvelles depuis longtemps. Mais la réalité crue et les secrets de famille bien enfouis vont s’inviter sur leur chemin…

Mon avis

Le récit relate l’histoire de Zoé et de sa grand-mère Grace. Malgré une forte personnalité et un caractère affirmé, Zoé n’est pas dans la période la plus amusante de sa vie. Au lycée, elle est rejetée par la plupart des élèves et harcelée par sa cousine Madi qui se fait une joie de s’acharner sur elle avec ses copines.

« Madi est ma meilleure amie, sauf que je la déteste. Quand on était petites, elle décidait avec quels jouets j’avais le droit de jouer. Maintenant, elle décide avec qui je peux être amie, c’est-à-dire personne, à part les filles cool qui s’assoient à sa table à la cafétéria. Sauf que ce ne sont pas mes amies. Elles ne m’invitent pas à leurs soirées, et je dois rire avec elles quand Madi se moque de mes fringues de récup’ et de l’endroit où je vis. Quel genre de loser peut supporter ça ? Quelqu’un comme moi, apparemment. »

À la maison ce n’est pas beaucoup mieux, Zoé a du mal à communiquer avec ses parents qui ne la comprennent pas.

« Arrête de discuter ! réplique papa.

– Et toi, arrête de me parler comme si j’avais trois ans !

– Quand tu arrêteras de te comporter comme une gamine.

Parle à mon cul. Je regagne ma chambre en tapant des pieds.

– Qu’est-ce qu’elle a en ce moment ? demande papa, comme si j’étais sourde. Tu crois qu’elle a un problème ?

– Ouais, c’est ça ! Ma vie est un problème ! je balance par-dessus mon épaule, avant de claquer la porte.

L’été dernier, ils m’ont confisqué mon téléphone et m’ont privée de sorties pour des trucs que je n’avais même pas faits. Maintenant, ils sont sans arrêt sur le dos de Mamie. Et ils se demandent pourquoi je suis sur les nerfs… »

Les parents de Zoé sont obnubilés par leur précarité financière (ils ont besoin d’argent pour déplacer le salon de coiffure de la mère) au point de ne pas voir le mal-être de leur propre fille. La solitude de l’adolescente et celle de la grand-mère résonnent entre elles et se solidarisent. N’ayant aucun soutien familial, Zoé et sa grand-mère sont très complices. En réalité, la seule personne avec laquelle Zoé se sent réellement bien, c’est sa mamie. Elle habite « La maison des oiseaux », où le père de Zoé a grandi et où il y a de nombreux souvenirs. Mais les souvenirs ont l’air de s’évaporer petit à petit de l’esprit de la grand-mère. Les parents de Zoé l’ont bien compris et arrive le moment tant redouté : il faut placer Mamie dans une maison de retraite.

Pour la jeune fille, c’en est trop : elle refuse catégoriquement cette décision qui, pour elle, fera mourir la vieille dame à petit feu, elle qui avait toujours dit qu’elle finirait sa vie dans « La Maison des oiseaux ». Alors un soir, Zoé fait sortir clandestinement sa grand-mère de l’institution et ensemble, elles traversent le pays pour partir à la recherche de l’oncle Teddy, le frère de son père, qui n’a plus donné signe de vie depuis des années. Mais les choses se compliquent car Zoé se trouve vite dépassée par sa grand-mère qui a besoin d’une attention constante, mais aussi par le secret de famille concernant oncle Teddy qui refait surface…

J’ai beaucoup aimé ce livre où l’on retrouve cette Mamie qui perd un peu la tête mais qui conserve malgré tout son humour, sa joie de vivre et trouve des parades pour cacher son état. Elle est consciente de ses absences, mais traverse aussi des moments où elle est désorientée. Ce qui est très touchant dans ce livre, c’est tout l’amour qui unit Zoé et sa grand-mère, malgré les épreuves que cette famille vit tout au long de l’histoire. Nous découvrons une famille où l’amour ne se dit pas toujours, parce que ce n’est pas toujours facile de se montrer qu’on s’aime. Une famille qui s’imagine faible et fragile et qui est pourtant plus forte qu’il n’y paraît.

L’auteur trouve des mots très justes pour évoquer les difficultés de l’adolescence et la solitude de la vieillesse et de la perte progressive de l’autonomie.

Le +

Zoé est une adolescente rebelle, qui ne se laisse pas faire et a un franc-parler intéressant. Elle m’a fait sourire avec ses réparties assassines et ses réflexions justes. Sa grand-mère est très attachante elle aussi et on se laisse très vite embarquer dans leur histoire. Leur relation est très touchante, profonde, pleine de tendresse et d’amour.

Le –

  • La couverture ne me paraît pas refléter le contenu du récit : c’est trop sombre et trop chargé. On n’y retrouve pas la relation fragile et lumineuse entre Zoé et sa grand-mère.
  • J’ai eu du mal à croire que les parents ne voient pas le harcèlement dont Zoé est victime de la part de Madi. Ils passent leur temps à défendre leur nièce et n’écoutent pas leur fille. C’était un peu trop stéréotypé à mon sens.
  • Je me demande si les ados vont vraiment être intéressés par un récit dont l’essentiel dépeint la relation entre une grand-mère et sa petite-fille. J’ai peur qu’ils trouvent ça ringard (à tort, bien sûr).

Le coin des profs

Le récit ne présente aucune difficulté de lecture et son intérêt réside surtout dans les thèmes sociaux abordés par l’histoire. Ils peuvent être la porte ouverte à des débats intéressants.

Niveau de lecture

Débutant

Genre

Roman réaliste

Mots clés

Démence sénile, harcèlement, secrets de famille, transgenre, vieillesse

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Premier chagrin, Eva Kavian

Infos pratiques

  • À partir de 13 ans
  • Milan
  • 342p.
  • 15,90€
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