L’espoir sous nos semelles (Aurore Gomez)

L’espoir sous nos semelles (Aurore Gomez)

Résumé de l’éditeur

Imaginez une île au relief escarpé. Tous les deux ans s’y déroule le « trek du Pownal », une course en montagne suivie par des milliers d’internautes. Trente concurrents prennent le départ cette année, en autonomie presque totale. Pour la plupart d’entre eux, tenter l’aventure, c’est caresser l’espoir de quitter l’île. Pour Juno, l’argent de la victoire est surtout le seul moyen de sauver sa famille du naufrage.

Elle sait que, avant elle, d’autres se sont gravement blessés sur le parcours. Elle sait qu’il lui faudra affronter les crêtes vertigineuses, les dangers de la forêt, les bêtes sauvages, les autres concurrents et leurs redoutables stratégies.

Mais est-elle préparée à la douleur quotidienne, aux souvenirs qui anéantissent ? À tout perdre si elle ne gagne pas ?

À l’épreuve de sa propre détermination, Juno entame sa traversée pour y apprendre l’amour qui sauve et la dure marche du monde.

 

Mon avis

Après la mort de sa mère et de sa grande sœur, Juno voit son père sombrer dans la dépression, délaissant travail et famille, se vautrant dans le canapé, assommé par l’alcool. La jeune fille a dû abandonner ses études pour subvenir aux besoins de ses frère et sœur et travaille à la conserverie locale (un travail qu’elle déteste). Lorsqu’elle découvre une publicité pour le fameux trek de Pownal, il ne lui faut pas longtemps pour décider de tenter sa chance car elle y voit une occasion unique de gagner une grosse somme d’argent et d’éviter aux huissiers de venir saisir sa maison.

Commence alors pour elle une aventure tant sportive qu’humaine. Seuls la nature et les autres concurrents sont susceptibles de mettre des bâtons dans les roues de Juno, car si elle n’a jamais montré de facultés particulières pour la marche en montagne, sa détermination est forte et la pousse vers l’avant. Le grand point fort de ce roman est d’ailleurs ce personnage qui chemine vers une vie meilleure. On s’attache à elle, à ses blessures, à son courage et à son humanité. On se laisse embarquer dans cette marche de l’espoir, où Juno se retrouve face à elle-même, se lie avec d’autres concurrents, s’attire l’animosité de certains et doit composer avec la stratégie de ceux qui veulent gagner coûte que coûte.

Dans ce trek, les concurrents ont des motivations très différentes pour gagner le prix : souvent, c’est une question d’argent, parfois c’est un défi personnel. Leurs conditions de vie dans la nature sauvage sont parfois difficiles, entre la pluie, l’escalade de montagnes escarpées et les animaux sauvages qui nécessitent de dormir sur les branches des arbres avec les sacs surélevés, un sifflet attaché autour du cou pour faire déguerpir les loups qui rôdent.

Les adolescents peuvent cheminer ensemble, mais toute aide entraîne des pénalités. On les voit donc avancer tantôt seuls, tantôt accompagnés. Des liens inattendus se tissent, des rivalités prévisibles jaillissent.

Vingt et unième siècle oblige, les réseaux sociaux sont présents dans l’aventure : les concurrents sont tous affublés d’une caméra au thorax qui peut s’allumer à n’importe quel moment, histoire de vérifier qu’il n’y a pas d’entraide. Ils doivent poster tous les jours un commentaire et une vidéo de leur journée sur le profil de leur tablette ; les moments clés du trek sont retransmis à la TV sous forme de téléréalité.

L’espoir sous nos semelles est un livre bien construit et sensible, capable de trouver le juste milieu entre introspection et aventure. On nous décrit énormément les paysages et les difficultés du trek.

« De part et d’autre du chemin, ce ne sont que des pentes constellées de rochers. Il faut avancer encore, ne pas perdre le rythme, ne pas laisser filer les autres devant, s’accrocher. Ne pas penser aux ampoules qui macèrent dans les chaussures, aux frottements du cuir sur les chevilles, aux mollets raides ; oublier les reins en compote, les épaules qui brûlent, l’estomac qui crie famine ; écarter les doutes récurrents, les souvenirs sinistres, les pensées terribles. »

Les personnages sont assez intéressants, mais j’aurais aimé en savoir plus sur eux. Je vous avoue tout de même avoir été surprise par la fin et j’ai plutôt apprécié !

L’espoir sous nos semelles figure dans la sélection pour le prix Farniente 2020. Affaire à suivre!

 

Le +

  • Le récit retrace une belle aventure humaine avec des personnages qui tiennent la route.
  • La description des paysages m’a donné envie de partir en trek dans les montagnes, tellement les paysages décrits ont l’air magnifiques et l’aventure humaine intéressante.
  • La fin de l’histoire est douce et amère, elle me paraît assez juste.

 

Le –

  • Durant toute la lecture, j’ai eu l’impression de lire une version plus superficielle du roman Toute la beauté du monde n’a pas disparu. J’ai un goût de trop peu par rapport à la profondeur des personnages et de leur histoire.
  • Juno n’a jamais fait de trek de sa vie et ça m’a paru peu crédible qu’elle se lance dans une telle aventure sans préparation et qu’elle ne s’en sorte pas trop mal (je m’arrête là pour ne rien spoiler).

 

Le coin des profs

  • Le récit ne présente aucune difficulté de lecture et attirera plutôt des lecteurs amoureux de la nature et assoiffés de défis personnels.

 

Mots clés

Concurrence, concours, dépassement de soi, deuil, douleur physique/ blessure, nature, pauvreté, solitude, trek

 

Vous aimerez ce récit si vous avez aimé…

Hunger games, Suzanne Collins

 

Infos pratiques

  • À partir de 15 ans
  • Magnard jeunesse
  • 335p.
  • 15,90€

 

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