Dans le silence de ton cœur (Alice Ranucci)

Dans le silence de ton cœur (Alice Ranucci)

Résumé de l’éditeur

À seize ans, Claudia et belle, populaire, et obtient tout ce qu’elle désire. Aller en cours ? Obéir à ses parents ? À d’autres ! Elle préfère retrouver ses amis dans les rues de Rome et attirer l’attention de Rodrigo, le plus séduisant garçon du lycée.

 

Sa mère lui reproche son comportement immature et l’oblige même à travailler bénévolement dans un centre pour jeunes immigrés. Claudia s’en moque. Elle la défie toujours plus, se préparant, chaque fois, à subir de nouvelles remontrances.

 

Mais un soir, tout s’arrête.

Il n’y a pas de dispute.

Il n’y en aura plus jamais.

Claudia se retrouve seule,

face à sa conscience.

 

Mon avis

Un roman qui ne peut laisser indifférent. J’ai bien aimé le ton des premières pages qui reflètent sans fard la part détestable de certains ados. Cette partie est peut-être un peu longue et pourrait perdre certains lecteurs.

 

« Direction le lycée, de mon pas rapide et sûr, le regard un peu énervé braqué droit devant, l’allure arrogante, vaniteuse. C’est comme ça qu’il faut se comporter quand on est quelqu’un, si on est sûr de soi, si on se sait capable de foudroyer les autres d’un seul regard. Et les plus petits s’écartent avec respect pour nous laisser passer, on dirait presque qu’ils s’inclinent, et on fait semblant de ne pas entendre les murmures qui s’élèvent, on passe au travers, même s’ils s’immiscent, telles des piqûres de petites araignées venimeuses, jusque dans nos oreilles, même s’ils nous transpercent le cœur. On les chasse et on n’en parle plus. Partez. Parce que moi, moi, moi… Moi, j’étais quelqu’un dans ce monde de messes basses et de coups d’œil, de médisances susurrées par-derrière, de craintes. Tous me respectaient. »

 

La jeunesse de l’auteure (17 ans) n’est guère étonnante tellement les dialogues semblent authentiques et sonnent juste. Mais son jeune âge l’a sans doute aussi plongée dans une histoire un peu trop foisonnante, parfois prévisible et peu crédible en ce qui concerne la métamorphose de l’héroïne. Vous l’aurez compris, la vie de Claudia bascule quand elle perd un proche, mais mentionner que quelques mois ont passé pour justifier son évolution est un peu court et prive le lecteur d’une forte identification face à l’évolution de la protagoniste. Bref, un peu frustrant. Sans grande surprise, le roman se termine en happy end. Une fin aigre-douce m’aurait paru plus juste.

 

Le +

  • Le thème de deuil est intéressant
  • Le ton de l’héroïne est juste.
  • Ce type de roman miroir plaît aux jeunes.

 

Le –

  • La structure narrative du récit me paraît trop pauvre et déforce la tension dramatique de l’intrigue.
  • Le point de vue des personnages est trop prévisible et manque d’originalité.
  • La jeunesse autosuffisante présentée dans le roman est assez agaçante.
  • La mention ciblant un lectorat « à partir de 13 ans » me paraît un peu jeune.

 

Le coin des profs

  • Le récit ne présente aucune difficulté de lecture, le langage est assez jeune (donc, parfois fleuri).
  • Le narrateur nous explique le ressenti des parents face au comportement détestable de Claudia. C’est intéressant de susciter une remise en question chez les lecteurs par rapport à leurs propres comportements vis-à-vis de leurs parents.
  • L’histoire peut être un point de départ pour aborder le thème du deuil, des disparités entre classes sociales, du racisme provoqué par les vagues d’immigration (présent en filigrane).

 

Infos pratiques

  • À partir de 15 ans
  • Hachette romans
  • 224p.
  • 16€
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