La vie en rose de Will (Susin Nielsen)

La vie en rose de Will (Susin Nielsen)

Résumé de l’éditeur

Wil, 14 ans, n’est pas ce qu’on appelle un garçon populaire. Il mène une vie plutôt tranquille à Toronto entouré de ses deux mères, surnommées les Mapas, Sal, son meilleur ami d’à peine soixante et onze ans de plus que lui, Templeton, fidèle chien borgne à pattes courtes, et son copain Alex. Ses passe-temps : son job d’Expert en sandwichs, la musique et écrire des poèmes. Le lycée ? ça va… enfin, sauf quand cette brute de Tyler Kertz est dans les parages. Mais le jour où M. Papadopoulos, le chef de la fanfare, a la brillante idée d’organiser un échange avec une école parisienne, tout est chamboulé. Alors qu’il s’attend à recevoir un certain Charlie comme correspondant, Wil découvre à la place une drôle et pétillante Charlotte — le charme à la française. Il tombe amoureux d’elle au premier regard… et c’est le début des histoires ! Dix ans après Dear George Clooney, tu veux pas épouser ma mère ?, le nouveau roman de Susin Nielsen fait voir la vie en rose ! Quand un premier amour aide à s’ouvrir aux autres et à la vie, mais surtout à se découvrir soi-même.

Mon avis

Wil est un jeune adolescent de 14 ans qui vient d’emménager à Toronto avec ses deux mamans, surnommées les Mapas, et son chien pétomane Templeton. Il n’est pas vraiment un garçon populaire à l’école et mène une vie tranquille jusqu’à son entrée au collège après une longue scolarité par correspondance. Le premier jour, un camarade de classe, Tyler, tombe sur une lettre que Wil a rédigée et la fait circuler auprès des autres élèves (dans cette lettre, il dit notamment qu’il surnomme son sexe Jeremiah). Tout le monde se moque de Wil qui le vit très mal ; s’il pouvait devenir invisible, il n’hésiterait pas, juste pour que son plus grand ennemi ne le voie plus, mais il n’interrompt pas sa scolarité pour ne pas inquiéter ses mamans. Malgré son manque de confiance en soi, il réussit à se faire un ami prénommé Alex et un autre beaucoup plus vieux, Sal, qu’il a rencontré dans un cours d’aquagym pour personnes âgées donné par l’une de ses mères. Ils lui apportent tous deux un soutien bienvenu dans ses difficultés.

Dans le vestiaire, j’étais dans tous mes états. ‘’Je ne me sens pas bien, ai-je dit à Sal qui retirait ses surchaussures en caoutchouc. Je crois que je vais rester habillé et me mettre au bord.’’

Il m’a regardé avec sévérité. ‘’Je suis peut-être âgé, Wilbur, mais je ne suis pas idiot. Ne sois pas idiot. Ne sois pas comme ça.

-Comment, comme ça ?

-Ne laisse pas la peur dicter tes choix.

-Euh, Sal ? Au cas où tu n’aurais pas remarqué, j’ai toujours laissé la peur me dicter mes choix.

-Eh bien, pas aujourd’hui.‘’ Il m’a poussé avec sa canne. ‘’Allez, zou, en maillot! Et que ça saute !

-Aïe, Mais je…

-Il n’y a pas de mais. Allez!’’

Wil fait aussi partie de la fanfare de son établissement scolaire. Le prof y propose un échange avec une école de musique parisienne. Wil va accueillir son correspondant Charlie qu’il pense être un garçon, mais Charlie est en réalité « Charlotte » et Wil en tombe très amoureux…

L’histoire semble un peu stéréotypée, mais elle est très bien racontée par Susin Nielsen, qui a l’art de nous présenter des histoires drôles et émouvantes à la fois avec des personnages attachants.

Dès le lundi matin, les Mapas avaient laissé derrière elles le stade de la Compassion pour passer directement à l’Amour vache. ‘’Tu ne vas pas encore rester à la maison, m’a dit Map au petit déjeuner. Tu sais ce qu’on dit : quand on tombe de cheval, il faut se remettre en selle tout de suite.

-Je ne comprends rien aux dictions de chevaux. Déjà, je ne suis jamais monté sur un canasson. Ils sont énormes. Ils sont terrifiants…’’

Map a tapé du poing sur la table. Nos bols de céréales ont sauté en l’air. ‘’Si moi je peux conduire des gens stressés toute la journée dans les embouteillages et que Mam peut faire de la figuration dans une pub pour les couches pour adultes, tu peux te ressaisir et traîner tes fesses jusqu’au lycée !’’ J’ai dû reconnaître que cette analogie, contrairement à celle du cheval, se tenait. 

Les romans de cette autrice ne peuvent laisser insensible car ils abordent souvent des thèmes délicats. La vie en rose de Wil est un roman émouvant écrit avec un style fluide et agréable. L’auto-dérision du protagoniste donne à lire des scènes drôles empreintes d’une certaine tendresse.

J’avais oublié mon téléphone à la maison, et à mon retour j’avais encore quelques messages d’Alex et de Sal. Ses SMS étaient toujours aussi bizarres, à cause du correcteur automatique.

Je ne t’ai pas vu à l’aquarium.

Pourquoi tu n’es pas venu à la pissottière ?

Tu viens déjeuner ? J’ai fait des croque-morts.

Désolé que tu aies le cœur brioche.

Ne t’en fasse pas, la vie réserve bien des surpopulations.

Le +

  • Les romans de l’autrice sont une valeur sûre car ils abordent des thèmes sensibles avec beaucoup d’humanité.
  • J’ai beaucoup aimé la détermination du héros à essayer d’oser s’affirmer et affronter ses peurs dignement.
  • Les passages drôles apportent une légèreté bienvenue dans les moments émouvants.

Le –

Je trouve que l’image sur la couverture est un peu enfantine.

Le coin des profs

C’est un roman très chouette à lire pour aborder les situations de harcèlement, de confiance en soi et le travail nécessaire pour s’affirmer.

Niveau de lecture

Débutant

Genre

Récit réaliste

Mots clés

Altérité, altruisme, amitié, amour, confiance en soi, entraide, générosité, harcèlement, homosexualité, peur, tolérance

Vous aimerez ce récit si vous avez aimé…

Partis sans laisser d’adresse, Susin Nielsen

Infos pratiques

  • À partir de 13 ans
  • Hélium
  • 211p.
  • 14,90€
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