Souvenirs de Marnie (Joan G. Robinson)

Souvenirs de Marnie (Joan G. Robinson)

Résumé de l’éditeur

Sans cesse effrayée à l’idée d’être rejetée, Anna, petite orpheline solitaire du cœur de Londres, s’efforce de paraître la plus ordinaire possible et de ne jamais se faire remarquer. Ses parents adoptifs l’envoient profiter du climat salutaire d’un village côtier de l’est de l’Angleterre. Accueillie par un couple aussi bienveillant que rustique, elle laisse s’écouler le temps en rêvant dans les dunes qui s’avancent dans la mer, et fait la rencontre avec la mystérieuse Marnie, qui surgit toujours quand on ne s’y attend pas et devient sa toute première véritable amie. Seulement aussi subitement qu’elle est apparue, et avant même qu’Anna ne s’habitue à sa présence, Marnie disparaît.

Classique intemporel, récit d’une amitié inébranlable, évocation contemplative de la jeunesse, ce roman tissé des difficultés souvent inaudibles de l’enfance, nous dit, à travers Anna, que malgré les peurs et les angoisses, s’ouvrir au monde est la meilleure façon de s’épanouir. Dans un style tout en retenue et en poésie, « Souvenirs de Marnie » est une œuvre à la fois captivante et intime où le besoin d’être accepté semble si vital qu’il en devient douloureux.

Mon avis

Anna est une jeune adolescente solitaire qui, pour des raisons de santé, va profiter du calme pendant quelques semaines de la maison d’amis de sa mère adoptive, dans un petit village côtier du Norfolk, un endroit ponctué de dunes, de la mer et du chant des goélands.

Dès le début, l’histoire est un peu intrigante : pourquoi ce manoir isolé, près de la mer, attire-t-il tant Anna ? Les fenêtres la regardent et cette vieille bâtisse inoccupée l’appelle. Une silhouette se profile derrière une des fenêtres de la maison vide et son occupante aux longs cheveux blonds a le don d’apparaître et de disparaître comme par magie. La villa du marais est-elle hantée ? Anna sombre-t-elle dans la folie ? Anna est une jeune adolescente mal dans sa peau, n’ayant qu’une envie, pouvoir être seule et flâner à son aise. Elle ne sait pas encore qu’elle va au-devant d’une rencontre inattendue qui scellera son destin…

Les paysages anglais, entre collines et littoral, ont beau être esquissés avec une belle plume, on se demande si on est dans un conte fantastique ou un thriller car le mystère qui entoure l’histoire d’Anna se mêle à celui de la maison. Pourtant, il émane aussi de ce texte une douceur infinie, le calme étrange d’un monde en suspension où le temps s’écoule différemment, rythmé uniquement par les marées et les cris des oiseaux.

Il se dégage une vraie poésie de cette histoire où l’on voit peu à peu cette jeune adolescente renfermée sur elle-même dépasser ses peurs et ses angoisses au fil des pages et s’ouvrir aux autres pour s’épanouir. L’amitié entre Anna et Marnie est très belle, pleine de mystère et très touchante.

Le roman évoque avec une grande justesse les étés et les rencontres qui font grandir d’un coup, mais aussi l’intensité de l’enfance, ses amitiés, ses colères et ses questionnements, le besoin vital d’être accepté qui ne peut s’assouvir qu’en prenant le risque de laisser les autres venir à soi.

Tout le mystère de l’adolescence est dépeint avec beaucoup de charme et de poésie dans ce roman écrit en 1967, devenu un classique de la littérature anglaise de jeunesse. Une adaptation en a été faite par le Studio Ghibli en 2014 et dont il a été dit qu’il est des films dont on ne sort pas intact, l’œil embué et le cœur serré. Vous voilà prévenus !

« Elle avait déjà passé de nombreuses après-midi couchée dans le sable, à écouter le bruit du vent dans les herbes hautes, la clameur des goélands et le doux murmure de la mer. C’était un peu comme être à la bordure du monde. Parfois, les goélands se rapprochaient et se disputaient bruyamment un poisson, d’autres fois, ils poussaient des cris mélancoliques dans le lointain, ce qui aurait presque fait pleurer Anna aussi, pas réellement, mais en silence, à l’intérieur. Leur complainte était si triste, si belle et ancestrale, qu’elle lui évoquait une chose agréable qu’elle aurait connue un jour, puis perdue et jamais retrouvée. »

Le +

  • Il faut saluer le travail éditorial de la maison d’édition Toussaint Louverture qui a réalisé un objet-livre de toute beauté que l’on ne peut arrêter de contempler et caresser.
  • Le très bon travail de traduction est à saluer.

Le –

  • Il y a peu de tension dramatique dans ce roman, ce qui donne l’impression que le récit traîne en longueur. Il faut aimer les romans d’atmosphère pour apprécier le récit.
  • J’ai vite compris que la nouvelle amie de Marnie était imaginaire, donc il n’y a pas eu de grande révélation pour moi sur la fin…

Le coin des profs

La nouvelle édition est un beau prétexte pour voir en classe ce classique de la littérature et son adaptation cinématographique.

Niveau de lecture

Débutant

Genre

Roman d’initiation

Mots clés

Acceptation, amitié, enfance, croissance, différence, identité, maladie, mystère, questionnement, solitude

Vous aimerez ce récit si vous avez aimé…

Anne, la Maison aux Pignons Verts, Lucy Maud Montgomery

Infos pratiques

  • À partir de 13 ans
  • Monsieur Toussaint Laventure
  • 250p.
  • 16,50€
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