Très vite ou jamais (Rita Falk)

Très vite ou jamais (Rita Falk)

Résumé de l’éditeur

Jan et Nils ont vingt et un ans et sont amis depuis toujours. Ils sont entourés, heureux, et l’avenir leur sourit. Jusqu’à ce jour de février, où Nils rate un virage à moto et sombre dans un coma profond. Son pronostic vital est engagé.

Chaque jour, pendant un an, Jan rend visite à son ami, guettant le moindre signe d’amélioration. Entre ses visites, il lui écrit des lettres dans lesquelles il lui confie ses espoirs, ses angoisses, tout ce qu’il vit sans lui. Ces lettres, il a l’intention de les remettre à Nils lorsque celui-ci sortira de l’hôpital, afin qu’il lui reste une trace de tout ce temps qu’il aura passé à dormir. Mais l’état de Nils ne s’améliore pas. Pour ses parents, ses amis, son amoureuse, le voir végéter de plus en plus est insupportable. Peu à peu, tous espacent leurs visites, obligés de prendre leurs distances pour continuer à vivre. Seul Jan continue à y croire.

Rita Falk livre un récit touchant et plein d’humour sur la maladie, la mort et le deuil, qui se meut au fil des pages en un hymne à la force de la jeunesse, à la beauté de la vie.

 

Mon avis

Lorsque j’ai lu le résumé sur la couverture, l’histoire m’a attirée, mais j’éprouvais en même temps une certaine appréhension à l’idée de lire un récit épistolaire. La lettre me paraissait en effet un média has been à l’heure de la génération web 2.0, mais la lecture m’a prouvé le contraire. Ainsi, les lettres écrites par Jan ne contiennent pas que les infos relatives à la convalescence de Nils. Elles révèlent aussi les nouvelles des copains de la bande et les péripéties dans le nouveau travail de Jan. Celui-ci commence un stage au « Nid de coucous », surnom donné en référence au film avec Jack Nicholson, où il s’occupe de l’intendance dans une institution psychiatrique où les membres sont internés volontairement.

Dans les lettres figurent de nombreux petits détails de la vie quotidienne qui n’ont pas toujours un grand intérêt. Ce qui est plus intéressant, c’est de voir que plus le temps passe, plus les proches perdent espoir face à la guérison potentielle de Nils, sauf Jan qui est d’une remarquable constance dans ses visites et son optimisme quant à la guérison potentielle de son ami. Chacun souffre de voir Nils dans le coma, chacun fait comme il peut pour continuer à vivre dans cette situation en demi-teinte et cela crée parfois des conflits, tellement certaines personnalités sont différentes.

« – Certaines familles sortent grandies des épreuves qu’elles traversent, Jan. Tandis que d’autres volent en éclats. C’est tout l’un ou l’autre. Il n’y a pas une famille au monde où la vie continue normalement après un coup dur. Pas une. Et quand une famille ne reste pas unie dans le malheur, c’est en général qu’elle avait de bonnes chances d’imploser tôt ou tard. »

Le titre du livre est rapidement éclairci : « Le coma, on en sort ou très vite, ou jamais. » Le récit pourrait dès lors à première vue paraître lourd à lire, mais il ne l’est pas grâce à la personnalité « caméléon » de Jan. On le voit en effet s’adapter constamment avec beaucoup de naturel à tous les imprévus de la vie, que ce soit au Nid de coucous, à l’hôpital ou avec ses potes. Sa spontanéité et son authenticité rendent le récit très vivant, ponctué de moments de rires face aux situations cocasses dans lesquelles il a l’art de se fourrer. La fin du récit est plus intimiste et très émouvante.

 

Le +

  • Le style est simple et vivant, l’histoire se lit facilement.
  • Il y a plusieurs situations pleines d’humour, grâce à Sœur Barbara et aux pensionnaires du Nid de coucous. Certaines engueulades au chevet de Nils prêtent à sourire aussi.
  • La fin est très émouvante, le ton y est très juste.
  • Le thème est peu abordé dans la littérature de jeunesse, c’est à saluer.
  • La question du deuil impossible à commencer est intéressante, mais aussi les différentes façons dont il peut être vécu et les conséquences que tout cela engendre (ruptures amicales, divorce, dépression, tensions,…).

 

Le –

  • Il y a quelques longueurs dues à certains détails donnés.
  • Les personnages sont parfois présentés de façon caricaturale. Leur donner davantage de relief aurait intensifié la profondeur des émotions du lecteur et accru l’intensité dramatique de l’histoire.

 

Le coin des profs

  • Le roman ne présente aucune difficulté de lecture et peut être mis entre les mains de lecteurs faibles, pour autant qu’ils soient intéressés par le thème.
  • Ce roman épistolaire est plus attrayant que les classiques du genre (Les lettres persanes, etc.).

 

Infos pratiques

  • À partir de 14 ans
  • Magnard jeunesse
  • 220p.
  • 13,90€

 

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