Et le désert disparaîtra (Marie Pavlenko)
Résumé de l’éditeur
Samaa vit dans un monde qui pourrait être le nôtre dans quelques siècles. La vie a presque entièrement disparu de la surface de la Terre.
Le sable a tout dévoré.
Elle appartient à une tribu nomade. Pour survivre, son peuple traque les derniers arbres et vend leur bois.
Samaa aimerait être une chasseuse, elle aussi, mais c’est une charge d’hommes.
Alors, un jour, elle désobéit et suit les chasseurs.
Mais le désert a mille visages.
Elle se perd, et tombe dans une trouée.
Au fond, un arbre. Gigantesque.
Coincée là, blessée, Samaa va peu à peu réaliser que tout ce en quoi elle croit est faux.
Elle changera le destin de sa tribu à jamais.
Mon avis
Dans ce roman, Marie Pavlenko nous plonge dans un monde post-apocalyptique où le désert a envahi la Terre. Les humains survivants n’ont pas connu la vie d’avant. Ils ignorent ce que sont les forêts, les lacs, les animaux, les livres, l’oxygène, l’eau de source et l’électricité. Leur vie est très particulière : ils respirent un air spécial, évoluent dans un désert stérile, consomment des barres protéinées et de l’eau gélifiée. Dans de telles conditions, survivre est difficile. D’ailleurs, les nouveaux nés ne survivent généralement pas.
L’héroïne s’appelle Samaa, elle vit avec les siens dans une tente, dans l’immense désert qu’est devenu la Terre. Des villes existent encore, mais elles sont réservées à des privilégiés qui consument le peu de nature qu’il reste. La tribu de Samaa vit de la chasse : les siens chassent les rares arbres qui existent encore, qu’ils échangent avec des gens de la ville contre de l’oxygène et de l’eau gélifiée enrichie. Ils sont obligés de s’enfoncer toujours plus loin dans le désert pour découvrir le peu d’arbres restants, quitte à se mettre en danger.
Dans cette étrange communauté de nomades, les fonctions sont établies dès la naissance, les hommes étant des chasseurs et les femmes des tisseuses. Chacun a sa place dans le camp et les personnes jugées trop vieilles pour participer sont rejetées. Très vite, on comprend que les hommes sont responsables de leur propre perte, puisque pour acheter des rations et divers objets permettant de survivre, le clan de Samaa va débusquer les rares arbres pour les abattre, puis les vendre. L’Ancienne du village, une vieille femme exilée, les a pourtant avertis : c’est la nature qui donne la vie ; sans elle, les êtres humains disparaîtront.
Samaa veut devenir comme son père et son ami Solas : une chasseuse d’arbres. C’est la raison pour laquelle elle brave l’interdit en endossant le rôle d’un homme et les suit dans leur expédition à la chasse aux arbres, mais cela ne se passe pas comme prévu : elle manque d’entraînement et finit par perdre le convoi des hommes, puis elle tombe dans une faille où elle se blesse à la cheville. Elle est obligée de rester dans la faille durant quelques semaines pour récupérer, mais elle n’est pas toute seule car elle a atterri au pied d’un arbre, dont elle va découvrir chaque jour le fonctionnement merveilleux : il purifie l’air qu’elle respire, il la protège du soleil et il est tour près d’une source d’eau.
Cet arbre va ébranler toutes les certitudes qui lui ont été inculquées, elle changera alors radicalement sa vision des choses. Mais sortira-t-elle vivante de cette épreuve et pourra-t-elle convaincre les siens de la nécessité vitale de sauver les arbres ?
Ce livre est une très belle ode à la nature qui soigne et nourrit les humains et qui se reproduit seule lorsqu’on lui en laisse le temps. Contrairement à certains récits beaucoup plus engagés où on se dit que l’anticipation présentée est exagérée, l’autrice nous emmène par la main dans un monde où les humains ont simplement oublié qu’avant, on protégeait les arbres et les animaux car ils étaient nécessaires à notre survie. On se rend compte petit à petit de toutes les conséquences de nos actes qui auront une incidence sur les générations à venir si la planète ne se refait pas une santé rapidement. Un livre à lire de toute urgence !
Le +
- J’ai bien aimé cette dystopie réaliste qui nous rappelle l’importance du combat écologique.
- Samaa est une jeune fille courageuse et curieuse, pleine de ressources.
- Le livre a été imprimé avec une encre d’origine végétale, sans pelliculage plastifié, avec un papier certifié PEFC qui garantit une gestion durable des forêts. Par ce choix, Marie Pavlenko est en cohérence avec le message défendu dans le roman.
Le –
- Les 1ères pages situent l’action à la fin du récit, puis on fait un flash-back avec l’histoire de Samaa. Cela ne m’a pas paru très clair, c’était un peu laborieux d’entrer dans le récit.
- Il y a peu d’action dans l’histoire, l’essentiel étant la découverte du fonctionnement de la nature à travers le regard naïf de Samaa.
Le coin des profs
Le récit est une belle porte d’entrée pour aborder la crise climatique et l’urgence d’agir.
Niveau de lecture
Intermédiaire
Genre
Dystopie
Mots clés
Arbres, canicule, chasse, clan, désert, famille, faim, hiérarchie, nature, nomades, pauvreté
Vous aimerez ce récit si vous avez aimé…
Tobie Lolness, Thimothée de Fombelle
Infos pratiques
- À partir de 13 ans
- Flammarion jeunesse
- 233p.
- 14€