Le goût âpre de la poussière afghane (Bertrand Maindiaux)

Le goût âpre de la poussière afghane (Bertrand Maindiaux)

4 juin 2012. Un avion militaire se pose dans une zone de guerre à Kaboul. À l’intérieur, François Weber, un représentant de l’ONG Secours International Belgique, invité à une conférence de deux jours devant fixer les termes de l’aide internationale après 2014. François est spécialisé en matière d’évaluation et de planification. Il a déjà beaucoup voyagé, mais c’est la première fois qu’il entre dans un territoire pendant un conflit.

Dès sa sortie de l’avion, ça ne rigole pas : les passagers sont escortés, ils reçoivent une avalanche de consignes, un badge obligatoire, une clé de sécurité pour leur tente. François apprend rapidement que le programme a changé : il n’assistera pas au début de la conférence pour rencontrer le chef de mission des Nations Unies afin de l’aider à peaufiner la proposition que ce dernier fera le lendemain.

Il sort satisfait de cet entretien diplomatique, mais sur le chemin du retour, il tombe dans une embuscade visiblement préparée. Le chauffeur est exécuté. L’interprète, un collègue et lui sont bâillonnés et enfermés dans un coffre de voiture. Les prisonniers seront rapidement séparés et une longue période de quatre mois de captivité commence pour François. Il est alors balloté de cave en cave, toujours transporté dans différents coffres de véhicules. Il est seul, dans le noir, vivant dans des conditions plus que précaires. Son obsession : sa survie. Tant que faire se peut, il s’efforce de garder la notion du temps, un niveau d’hygiène suffisant, un minimum de forme physique en faisant quelques exercices et une bonne communication avec ses ravisseurs. Pas simple. Les moments de léthargie et d’abattement alternent avec les moments d’espoir. Penser à sa femme et son fils l’aide à survivre seconde après seconde.

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