Elia, la passeuse d’âmes. Saison chaude (Marie Vareille)
Résumé de l’éditeur
Suite à l’échec de l’attaque du Conclusar, les combattants de l’Aube ont été décimés, Tim a disparu et Solstan est passé à l’ennemi. Elia, activement recherchée par le Palatium, doit fuir la Cité pour survivre. Dans un monde fait d’injustice et de violence où les Passeurs d’Âmes ont désormais les pleins pouvoirs, elle devra affronter le pire. Seule face à la puissance du Palatium, saura-t-elle se relever et sauver ceux qu’elle aime ?
Mon avis
J’ai eu un beau coup de cœur pour ce tome qui met fin à la trilogie ! Je vous explique… Souvenez-vous, nous avions laissé Elia, Solstan, Tim, Arhia et les autres dans une mauvaise posture. Les passeurs d’âmes avaient repris le pouvoir et nos amis se battaient pour soulever la dictature en place et abolir les castes établies.
Elia pense que Sol est mort et vice versa. Sa vie bascule en un instant quand elle apprend que sa sœur Edeline, pour qui elle s’est tant battue, est morte. Elia est brisée. Elle sombre dans une profonde tristesse et mélancolie. Les 100 premières pages nous montrent les errances des amis qui sont tous séparés, la solitude de Solstan, le désespoir d’Elia…
« Elia secoua la tête.
– Non, je ne veux plus participer à aucun combat. Je ne supporte plus de voir ceux que j’aime mourir ou se mettre en danger… Aucun idéal ne justifie toute cette violence.
Noriaxis eut un petit rire.
– Pourquoi es-tu là, alors ?
– Parce que j’ai besoin d’un endroit pour dormir, le temps de récupérer une nouvelle sycophante. Après, je partirai pour un nouveau secteur et je recommencerai à zéro.
La vieille lui donna un léger coup de canne sur la jambe.
– Tu dois apprendre à accepter l’échec et à en tirer les leçons qui te permettront de progresser, ou alors tu deviendras arrogante. Ce qui est grave ce n’est pas d’échouer, c’est de ne jamais essayer. Celui qui ne connaît pas l’échec n’apprendra jamais rien.
– Alors j’ai dû apprendre beaucoup…, rétorqua Elia.
– Pas de cynisme, enfant ! Dans la vie, il y a ceux qui choisissent de voir qu’il fait nuit et ceux qui savent que plus il fait sombre, mieux on peut voir les étoiles. Tout ne marche pas du premier coup, il faut savoir persévérer.
– Ma sœur est morte ! rétorqua Elia, les yeux flamboyants de rage. Qu’est-ce que ça pourrait bien me faire de savoir persévérer ?!
Noriaxis posa une main apaisante sur la sienne.
– Laisse ta colère sortir, enfant, c’est une bonne chose. Il n’y a pas de deuil sans colère. Depuis toujours, les hommes cherchent des remèdes à la souffrance alors qu’il n’y a jamais eu qu’un traitement pour ce genre de maladie. […] Le temps. Le temps guérit et efface tout. Tu finiras par te reconstruire, accepter.
– Jamais je n’oublierai Edeline.
– Oublier et accepter sont deux choses bien différentes […] Je sais que tu ne me crois pas, dit Noriaxis, de la même façon que tu n’es pas encore prête à entendre que tu n’es pas responsable de ce qui est arrivé à ta sœur. Je voudrais pouvoir t’aider, mais personne ne le peut : tu dois faire seule le chemin de ton deuil. Il sera long et il n’y a pas de raccourci. Et même si tu te perds en cours de route, je sais qu’un jour, tu regarderas les étoiles avec la certitude que ta petite sœur est pour toujours dans ton cœur. Ce jour-là, tu seras en paix avec toi-même. »
Elia va reprendre du poil de la bête quand elle découvrira que son père est toujours vivant et qu’elle peut peut-être le sauver des griffes de Varnaka. Elle essaye alors de retrouver les combattants de l’aube pour continuer le combat et libérer son père et le peuple qui souffre. C’est à ce moment que l’on retrouve le caractère combatif de notre héroïne qui, pour ma part, m’avait séduite dans les tomes précédents.
Lorsqu’Elia recommence à se battre, on est emmené dans des rebondissements, des révélations, des retournements de situations… Préparez-vous, vous ne pourrez pas vous arrêter avant de l’avoir fini ! C’est ce qui m’est arrivé, en tout cas ! Dans ce troisième tome, on en apprend plus sur les personnages, pas seulement Elia et Sol. On en découvre plus sur Arhia, Alek, Tim ou encore Max, qui prennent plus de densité. J’ai trouvé d’ailleurs intéressant de voir que les personnages secondaires ne jouent pas simplement un rôle de figurant dans l’histoire, mais sont de réels acteurs dans la tournure des événements, car finalement, ce sont les actes de chacun qui donneront le résultat final. Je ne vous en dis pas plus pour vous laisser la surprise !
Le +
– Si vous avez peur d’avoir oublié des détails de l’intrigue du tome précédent, on trouve le résumé des autres tomes au début du livre.
– Le début est un peu lent car Elia est foudroyée par une vague de désespoir, mais cela me paraît très juste (cf. l’extrait sur le deuil de sa sœur).
– Les retrouvailles entre Elia et Solstan sont intéressantes dans la mesure où ils ont changé et se méfient l’un de l’autre (Sol est un ennemi car il est devenu défenseur). Ils doivent se réapprivoiser avant de retrouver leur complicité. Encore une fois, cet élément m’a paru très juste.
– J’ai beaucoup aimé le rôle de chacun dans la fin, mais je ne spoilerai rien !
Le –
– Les retrouvailles entre Elia et Solstan arrivent tard. C’était déjà un peu tiré en longueur dans le tome 2, mais heureusement, ils se retrouvent plus vite cette fois-ci.
– La trilogie est finie. Les personnages vont me manquer…
Le coin des profs
Le roman ne présente aucune difficulté de lecture et pourra attirer des jeunes lecteurs férus d’action et de fantasy, tout en suscitant une réflexion sur la dictature et les castes.
Mots clés
Castes, camps de travail, deuil, dictature, guerre froide, liberté, manipulation des médias, oligarchie
Vous aimerez ce récit si vous avez aimé…
Divergente, Veronica Roth
Infos pratiques
– À partir de 13 ans
– Pocket jeunesse
– 410p.
– 16,90€