Heureusement que le chien, lui, est un type bien (Lorenza Ghinelli)

Heureusement que le chien, lui, est un type bien (Lorenza Ghinelli)

Résumé de l’éditeur

Dans cet immeuble aux parois très fines, la délicieuse odeur de la sauce tomate maison se répand dans les étages presque aussi vite que les petits secrets des uns et des autres. Massimo, 14 ans, vit au rez-de-chaussée avec ses parents, sa petite sœur Margo et leur chien Rocky. Les vacances viennent de commencer, le soleil brille, la mer est chaude… Pourtant Massimo vit un enfer. Tout ça à cause de Vito, la brute du collège, qui l’a affublé du surnom ridicule de Minimo après un malheureux incident à la piscine.

Autour de lui gravitent des amis, voisins et parents, qui nous livrent leurs joies ou leurs chagrins, petits ou grands, de ceux qui tissent nos quotidiens. Il y a Céleste, qui ne ressemble décidément pas à la jeune femme que ses parents voudraient qu’elle soit. Vito qui, sous ses airs de gros dur, cache de douloureux secrets. Stefania, qui ne pense qu’à une chose : maigrir. Ou encore Margo, qui observe cette effervescence du haut de ses 11 ans. Pour elle, évidemment, Rocky est la personne la plus normale de tout l’immeuble !

À tour de rôle, les personnages de cette joyeuse galerie prennent la parole pour nous plonger dans une comédie italienne aussi sensible qu’hilarante.

 

Mon avis

On suit dans ce roman la vie de 4 familles italiennes habitant le même immeuble. Les vieux sourds, les lesbiennes, les 2 couples de parents et leurs enfants. Il s’agit d’un roman choral qui présente surtout le point de vue de ces derniers, des collégiens d’environ 14 ans. On partage leurs soucis, leurs joies, leurs peines. C’est drôle par moments, triste parfois.

On fait ainsi la connaissance de Massimo, qui veut tout faire pour se protéger de la brutalité de Vito, mais il y a aussi sa jeune sœur Margo qui, à l’approche des vacances d’été, décide de tenir un journal et consigne les faits et gestes de tous les habitants de l’immeuble, tout en s’interrogeant sur eux.

« Mon frère Massimo a peur de ne jamais trouver de copine parce qu’il est petit. En réalité, il sue comme une motte de beurre en plein soleil. Les bactéries et les champignons que nous avons étudiés en sciences cette année dansent la samba sous ses aisselles, à mon avis. Si une fille avait l’idée de l’embrasser (beurk !), elle s’évanouirait avant, sans aucun doute.

Ma maman est constipée, quand elle s’enferme aux toilettes je prie pour ne pas avoir envie de faire pipi. Elle est capable de se barricader pendant des heures. La dernière fois, mon frère a pissé sur les hortensias de la terrasse. Mon père commence à perdre ses cheveux et il se regarde dans la glace encore plus que mon frère.

[…]

Maman ne sait absolument pas se détendre. C’est pour ça qu’elle est constipée. »

On découvre aussi Vito qui, derrière sa brutalité, cache un lourd secret et des blessures très profondes. Il y a également Fiamma, une vétérinaire qui vient d’emménager avec sa compagne dans l’immeuble et qui se retrouve dans des situations cocasses avec ses patients tout poilus (le problème, ce ne sont pas les animaux, mais les maîtres !). Il y a Filippo, le geek de service, et l’ami de Massimo. Il y a Celeste, l’amie des 2 loustics précités, qui s’habille toujours en mec et dont les parents se séparent. Il y a Stefania qui a déclaré la guerre à sa cousine Celeste parce que cette dernière est toute mince (alors qu’elle a un problème de surpoids, évidemment). Mais ô surprise, une complicité improbable va naître entre elles à cause des coups du sort…

Dans un 1er temps, il m’a fallu un peu de temps pour m’habituer à la construction particulière du roman car on est amené à lire une suite de courts textes qui présentent chacun la vision d’un personnage. On a à peine le temps d’entrer dans l’univers de l’un que l’on bascule dans celui d’un autre, qui nous raconte la suite de l’histoire. Il y a beaucoup de personnages et j’avoue qu’au début, je confondais un peu qui était qui et quel était son lien avec les autres héros. Il faut s’accrocher au début pour suivre l’histoire !

Cela étant dit, l’avantage de la polyphonie du récit est le rythme qu’il lui donne. L’humour de l’auteure fait qu’on s’amuse, qu’on veut savoir la suite, même si certains passages sont plus difficiles. Il y a aussi l’ambiance d’un été à l’italienne qui donne une note d’évasion bienvenue à l’histoire !

Heureusement que le chien, lui, est un type bien est un roman très agréable à lire, frais et amusant. Passer un bout de temps en compagnie de chacun des personnages est un plaisir. Cela permet aussi d’entrer dans les pensées les plus secrètes de tout le monde et d’observer que pour un même événement, chacun a sa propre perception des choses. La fin est assez forte, positive mais sans l’être trop. Un chouette roman !

 

Le +

  • On a à lire un imbroglio jubilatoire assez réaliste et haut-en-couleurs, oscillant entre le grave et le léger. L’humour de l’auteure et la façon dont elle aborde les événements, même graves, est un atout du récit.
  • Il y a pas mal de scènes cocasses. Un exemple: des policiers demandent à Massimo le nom des 2 nouvelles voisines et il répond qu’elles s’appellent « Les lesbiennes », croyant que c’est réellement leur nom car tout le monde les appelle comme ça. Il y a plein de passages drôles comme celui-là !
  • C’est un roman qui fait du bien, qui sent bon l’Italie et les vacances !
  • Le récit présente avec bienveillance une fresque de la société dans toute sa diversité.
  • Le titre et la couverture sont terribles!

 

Le –

  • Par moments, passer d’un point de vue d’un personnage de trois-quatre lignes à celui d’un autre ne présentait pas un grand intérêt car cela fragmentait l’action.

 

Le coin des profs

  • Le récit peut être abordé dès 12 ans, mais la construction polyphonique peut perdre certains lecteurs peu aguerris à ce type de narration.

 

Mots clés

Amitié, amour, famille, harcèlement, homosexualité, humour, stéréotypes, vacances

 

Vous aimerez ce récit si vous avez aimé…

Hôtel grand amour, Sjoerd Kuyper (je l’ai lu à Rome! J’aime ce petit clin d’oeil!)

 

Infos pratiques

  • À partir de 13 ans
  • Thierry Magnier
  • 229p.
  • 14,90€
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