Sœurs de guerre (Catherine Cuenca)

Sœurs de guerre (Catherine Cuenca)

Résumé de l’éditeur

1942, URSS. Alors que les combats de la Seconde Guerre mondiale font rage, Ziba, jeune Tzigane, intègre l’Armée rouge mue par la volonté de venger sa famille tuée par les nazis. Anya, fille de cadres du Parti, s’engage dans l’armée malgré l’opposition de ses parents. Réunies dans le même camp d’entraînement pour tireuses d’élite, les deux jeunes femmes forment un binôme uni face à l’ennemi, mais aussi face aux hommes de leur propre camp qui remettent en cause leurs aptitudes, les trahissent ou les violentent. Sur le front, elles assument leur rôle avec autant, sinon plus de courage, que les hommes qui en viennent à respecter et adopter ces soldates. Une fresque historique grandiose et deux portraits de femmes poignants.

Mon avis

Ziba, une jeune Tzigane dont la famille a été décimée par les Allemands, décide de s’engager dans l’armée russe pour venger ses proches. Anya, par amour, s’enrôle elle aussi dans l’armée russe. Tout les oppose, mais la guerre fait d’elles un binôme de tireuses d’élites sur lequel la confiance et la survie vont souder les deux jeunes filles. En effet, ces femmes subissent non seulement les violences ennemies, mais aussi celles de leur propre camp, avec ces hommes qui voient en elles une soignante ou pire un objet sexuel, plutôt que des camarades de guerre. On découvre au début du récit une Ziba très abîmée par la guerre qui revoit une ancienne camarade qui lui apprend ce qu’est devenue Anya, suite à leur séparation sur le front. On plonge alors dans les souvenirs de Ziba et Anya et on reconstruit peu à peu les différentes étapes qui ont jalonné leur parcours de guerre.

Sœurs de guerre est un beau roman historique et féministe à 2 voix sur les femmes-soldats en Russie pendant la Seconde Guerre mondiale. On tremble avec ces héroïnes prêtes à tout pour défendre leur pays, chacune motivée par ses raisons, la vengeance, les convictions politiques… Le récit se passe quasi-intégralement pendant la Seconde Guerre mondiale dans les tranchées et avec cette vision manichéenne qu’elle impose au front : le mot d’ordre est de tuer l’ennemi, qui incarne le mal. Le recul n’est pas d’actualité ici, nous sommes au cœur de l’action.

J’ai eu un peu de mal à entrer dans l’histoire car il y avait de nombreux termes russes pour désigner des vêtements ou des objets dont je ne comprenais pas la traduction, mais passé quelques pages, on arrive à entrer dans l’action de la guerre pour suivre les héroïnes et lire ce roman fort où la place des femmes dans l’armée russe est mise en lumière. Leur combat, leur dévouement et leur courage sont mis en avant. La dure réalité du regard des soldats ou de leurs supérieurs masculins montre aussi le peu de considération qu’ils avaient pour elles, ce qui nous rappelle de ne pas baisser notre garde pour maintenir notre combat pour l’égalité. Un roman à lire pour le devoir de mémoire !

Le +

  • Ce roman est intéressant car il nous dévoile un aspect et un point de vue méconnus de la 2e guerre mondiale à travers les femmes soldats.
  • Une piqûre de rappel sur les inégalités hommes-femmes est toujours intéressante.

Le –

Certains passages m’ont paru un peu longs, notamment l’attente d’une attaque ennemie dans les tranchées.

Le coin des profs

Le roman est intéressant pour aborder la condition des femmes en général et plus particulièrement en temps de guerre.

Niveau de lecture

Intermédiaire

Genre

Récit de guerre

Mots clés

Amitié, amour, binôme, confiance, ennemis, guerre, méfiance, soldats, survie, tireuses d’élite, tranchées, viol, violences

Vous aimerez ce récit si vous avez aimé…

Les femmes de l’ombre, Laurent Vachaud

Infos pratiques

  • À partir de 15 ans
  • Talents hauts
  • 283p.
  • 16€
Partager sur vos réseaux sociaux
Les commentaires sont clos.