Libres et affamés de vie, de rire et d’amitié (David Arnold)

Libres et affamés de vie, de rire et d’amitié (David Arnold)

Résumé de l’éditeur

Ce roman commence par un décès et se termine par un meurtre. Et, même si la police d’Hackensack aimerait en savoir plus, ce n’est pas un roman sur la mort. C’est un roman sur une famille de sublimes indésirables. Un étrange jeu de piste pour disperser des cendres. Un sous-marin abandonné au bord d’une rivière. Un collectionneur d’histoires et de tatouages. Le langage intime des claquements de doigts. Ce que signifie vraiment « être cool ». Les couchers de soleil, les glaces et les Super Chevaux de course. L’amour de la peinture. L’amour de la musique. L’amour tout court.

 

Mon avis

Un homme est retrouvé mort. Baz Kabongo est arrêté et accusé du meurtre. Ses deux amis, Vic et Mad, viennent clamer son innocence au commissariat en racontant ce qu’il s’est réellement passé. Pour comprendre toute l’histoire, il faut remonter huit jours plus tôt. Le roman débute dans une salle d’interrogatoire où les 2 amis sont questionnés par des policiers fatigués. Pourtant, détrompez-vous, nous ne sommes pas dans un roman policier.

Revenons au début. Vic est atteint du syndrome de Moebius qui lui paralyse quasiment tout le visage et le fait ressembler à quelqu’un qui n’a aucune expression. Il a perdu son père et n’arrive pas à se remettre de sa disparition surtout que sa mère, elle, semble être passée à autre chose pour de bon. Il vit avec le nouveau Jules de sa mère et ses 2 méchants fils et, le jour où son beau-père demande sa mère en mariage, c’est la goutte d’eau qui fait déborder le vase, il fugue.

Le récit est entrecoupé des interrogatoires respectifs de Mad et Vic, mais ce qui compte réellement, c’est tout ce qu’il y a eu avant. Nous découvrons un récit intime dans lequel les deux adolescents nous racontent leur passé. On ne sait pas tellement où l’on va, mais Vic et Mad se chargent de nous guider tout au long de leur témoignage avec leurs flash-backs.

Vic est le personnage central de ce roman. C’est quelqu’un d’assez attachant qui a décidé de disperser les cendres de son père dans une série d’endroits symboliques que ce dernier affectionnait particulièrement. Quand il aura accompli cette mission qui l’aidera à faire son deuil, il rentrera chez lui.

Lors de sa fugue, il rencontre Mad, une jeune fille qui traîne dans un squat avec un groupe d’adolescents atypiques bien cabossés par la vie : Viv, Bad, Nzuzi et Coco, qui accueillent Vic et sont prêts à l’aider dans sa mission. On découvre alors des jeunes gens qui n’ont plus d’attaches, malgré leur jeune âge pour certains d’entre eux. Ils sont très indépendants et ont le cœur sur la main, même s’ils sont pétris d’écorchures. J’ai trouvé ces personnages assez intéressants, il n’était pas bien difficile de s’attacher à eux. J’ai aimé découvrir leur histoire, leur vision de la vie, lire leurs dialogues parfois cocasses et aussi les autres plus tristes, relatant leur tragédie personnelle. À travers cette histoire d’amitié peu banale, les Kids of Appetite (c’est comme ça qu’ils se surnomment) nous offrent une belle leçon de vie.

« Ces jeunes étaient une bande d’oies. Ils étaient des pièces de puzzle, un coffre rempli à ras bord, organisés avec autant d’improbabilité que leurs étagères improbables dans leur habitat improbable… »

Le roman nous donne à lire une aventure sur l’amitié, le questionnement sur l’identité, sur les secondes chances et sur la manière de surmonter les tragédies qui frappent une vie. Un des éléments qui fait la force et la beauté de ce texte est lié au fait que malgré les épreuves par lesquelles les personnages sont passés, ce qui les lie est un espoir contagieux et une véritable rage de vivre.

« Nous faisons tous partie de la même histoire, et si nous n’avions pas le loisir d’en choisir l’intrigue, nous pouvions en revanche choisir quel genre de personnage nous voulions être. »

« Ils vécurent, ils rirent et ils virent que cela était bon. »

 

Le +

  • Les personnages sont très touchants et nous donnent une belle leçon de vie car ils sont tournés vers la vie, malgré le drame qu’ils ont vécu chacun.
  • Le personnage de Coco, toute jeune, avec sa méfiance vis-à-vis des autres et sa réplique répétitive « Pas d’entourloupe ! » m’a fait beaucoup rire à chaque fois qu’elle posait une question .

 

Le –

  • La quatrième de couverture ne dit pas grand-chose de l’histoire et ne nous laisse présager à aucun moment ce qu’on va découvrir dans ce roman. De prime abord, on a plutôt l’impression d’avoir affaire à un roman policier.
  • Les passages où on lit l’interrogatoire de Mad et Vic permettent d’entretenir le suspense puisque l’histoire est interrompue, mais le contenu en lui-même des dialogues entre les jeunes et les policiers est peu intéressant.
  • Parfois certains des 5 ados ont des réflexions un peu trop adultes, ce qui les décrédibilise quelque peu.

 

Le coin des profs

Ce roman ne présente pas de difficulté de lecture, mais il n’est pas à mettre dans toutes les mains. Des thèmes durs sont abordés et même si les personnages sont assez attachants, des jeunes lecteurs sensibles peuvent être un peu secoués par certains passages.

 

Mots clés

Amour, amitié, différence, famille, fraternité, guerre, marginalité, regard des autres, violence

 

Vous aimerez ce récit si vous avez aimé…

Zelda la rouge, Martine Pouchain

 

Infos pratiques

  • À partir de 15 ans
  • Milan
  • 15,90€

 

Partager sur vos réseaux sociaux
Les commentaires sont clos.