Les suicidés (élodie Haslé)
Les suicidés est un roman choral de douze histoires singulières de personnes liées par le sang se déroulant dans la région champenoise entre le 15e siècle et aujourd’hui. Chaque point de vue est précédé par une reproduction en couleurs d’une peinture abstraite de l’autrice, qui nous donne ainsi le ton sur ce qui va suivre. Vous l’aurez compris grâce au titre du récit, les personnages ont tous un terrible point commun.
Tantôt assumé, tantôt déguisé, le suicide qui ponctue la fin de chaque histoire est décrit avec une économie de mots car l’intérêt ne réside pas dans les détails de l’acte en lui-même. Élodie Haslé nous invite à appréhender ce thème complexe et délicat en nous faisant visiter l’histoire familiale du personnage mis en valeur, une histoire souvent douloureuse où le désespoir, le chagrin et l’absence de sens paraissent insurmontables et où le suicide se présente comme la seule porte de sortie.
L’autrice évoque sans fard les fantômes qui habitent les personnages tourmentés du récit. Mort prématurée de parents, enfants non désirés, unions hâtives, horreurs de la guerre, maladie mentale… les sources de désespoir dans la vie ne manquent pas. Mais pourquoi certaines personnes désertées par l’espoir se suicident et d’autres pas ? Nous sommes amenés à lire ce point de bascule juste avant le passage à l’acte, ce moment où la résilience est encore possible et où l’irréparable n’est pas encore atteint, cet instant si ténu où une destinée humaine et celle des survivants peut être empreinte irrémédiablement, mais ne l’est pas encore…
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